À l'attaque !
91 min
Disponible jusqu'au 31/08/2024
Dans ce troisième "Conte de l’Estaque", Robert Guédiguian entrecroise deux récits : l’écriture d’un scénario par deux compères et l’histoire qu’ils racontent, celle d’un garage familial en péril. Un habile procédé pour mettre en scène les représentations de classes. Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan.
Installés dans une maison confortable, deux scénaristes se lancent dans l’écriture d’un film politique. D’envies et de caractères divergents, ils se heurtent à une foule de questions sur la construction des personnages et du récit, tandis que l’histoire prend forme sous nos yeux. Au garage Moliterno & Cie, Gigi et Jean-Do sont en charge de la réparation des voitures tandis que Lola les bichonne et que Marthe s’occupe des factures. Sommés de payer leurs traites, ils se retrouvent dans une impasse, par la faute d’une multinationale qui leur doit de l’argent. La fronde va s’organiser…
Mise en abyme
À l’attaque ! l’annonce d’entrée de jeu – l’entreprise est assurément ludique –, le spectateur se trouve dans un “Conte de l’Estaque”, série de films dans laquelle Robert Guédiguian travaille son cinéma sur le registre de la fable. Si les deux volets précédents, L’argent fait le bonheur (1993) et Marius et Jeannette (1997), étaient construits de façon classique, le cinéaste opère ici une mise en abyme qui ausculte le processus de fabrication complexe d’un récit. Car Yvan et Xavier, duo de scénaristes qui rappelle forcément Robert Guédiguian et Jean-Louis Milesi (onze films scénarisés en binôme !), s’écharpent sur la trajectoire des personnages qu’ils ont créés… dans un contexte social précis. Une façon maligne d’interroger le regard de la petite bourgeoisie sur la classe ouvrière, de donner du relief à ceux et celles qu’ils font vivre à l’Estaque et dont ils imaginent progressivement la rébellion face à un capitalisme de plus en plus gourmand. Quand Gigi et Jean-Do disent des patrons que “c’est leur métier de nous contenir”, les femmes de Moliterno & Cie libèrent, elles, leurs désirs et portent l’espoir d’une fin heureuse. Et le conte de transcender la réalité crasse d’une société qui vire à droite, en portant haut le pouvoir du groupe.
Mise en abyme
À l’attaque ! l’annonce d’entrée de jeu – l’entreprise est assurément ludique –, le spectateur se trouve dans un “Conte de l’Estaque”, série de films dans laquelle Robert Guédiguian travaille son cinéma sur le registre de la fable. Si les deux volets précédents, L’argent fait le bonheur (1993) et Marius et Jeannette (1997), étaient construits de façon classique, le cinéaste opère ici une mise en abyme qui ausculte le processus de fabrication complexe d’un récit. Car Yvan et Xavier, duo de scénaristes qui rappelle forcément Robert Guédiguian et Jean-Louis Milesi (onze films scénarisés en binôme !), s’écharpent sur la trajectoire des personnages qu’ils ont créés… dans un contexte social précis. Une façon maligne d’interroger le regard de la petite bourgeoisie sur la classe ouvrière, de donner du relief à ceux et celles qu’ils font vivre à l’Estaque et dont ils imaginent progressivement la rébellion face à un capitalisme de plus en plus gourmand. Quand Gigi et Jean-Do disent des patrons que “c’est leur métier de nous contenir”, les femmes de Moliterno & Cie libèrent, elles, leurs désirs et portent l’espoir d’une fin heureuse. Et le conte de transcender la réalité crasse d’une société qui vire à droite, en portant haut le pouvoir du groupe.
Avec
Ariane Ascaride
Pierre Banderet
Frederique Bonnal
Réalisation
Robert Guediguian
Pays
France
Année
2000