Tracks EastQuand la cuisine devient politique

Quoi de mieux qu’un bon repas pour apporter du réconfort et unir les gens ? A fortiori en temps de crise. Quelques jours seulement après les attaques perpétrées en Israël, le restaurant Ha’achim, très prisé des opposants au gouvernement, s’est transformé en cuisine communautaire qui a su mobiliser de nombreux jeunes volontaires. Leur objectif ? Confectionner des colis alimentaires pour les victimes, les hôpitaux, les enfants et les réservistes. Tous sont encore sous le choc des attentats.

Une bonne soupe peut aussi soulager le mal du pays. Depuis sa fuite éprouvante de Marioupol, Misha vit à Berlin et fait partie du collectif Monday Kitchen. Depuis un an, la communauté ukrainienne réfugiée dans la capitale allemande favorise les échanges autour d’une spécialité culinaire cuisinée en groupe. En Ukraine, le chef cuisinier Ievgen Klopotenko défend la gastronomie de son pays. Grâce à lui, le bortsch ukrainien est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. Dans son restaurant à Kyiv, il sert sa recette du bortsch et explique la place de la gastronomie dans la culture et l’identité nationale. Sous Staline, la quasi-totalité des Tatars de Crimée avait été déportée en Asie centrale. Ernest Suleymanov est issu d’une famille qui a connu l’exil forcé avant de revenir au pays. En 2014, l’annexion de la Crimée par la Russie l’a contraint à fuir avec son épouse. Installé à Varsovie, il dirige désormais le restaurant Krym qui porte haut les couleurs de leur gastronomie et de leur culture. A l’entrée, il fait flotter le drapeau ukrainien. Car de l’autre côté de la rue se trouve l’ambassade de Russie.