Tracks EastApatrides dans leur propre pays - les Européens de l’Est sur la brèche

En Lettonie, la minorité russophone représente plus d’un tiers de la population. Nombreux sont les membres de cette communauté à se sentir suspectés de sympathie avec le Kremlin. À Daugavpils, dans l’est du pays, le comédien Vadim Bogdanov ne s’en cache pas : le russe est la langue dans laquelle il vit et s’exprime sur scène. Dans une de ses dernières pièces, il interroge les changements intervenus dans le quotidien des Lettons russophones depuis la guerre menée par le régime de Poutine.

À Budapest, le premier ministre Viktor Orbán ne ménage pas ses critiques contre Kiev, arguant que la minorité hongroise installée en Ukraine ne pourrait pas s’exprimer dans sa langue maternelle. D’où le veto régulièrement opposé par l’homme fort de Budapest lorsque l’Union européenne entend renforcer son soutien à l’Ukraine. Les habitants de Berehove, petite ville de Transcarpatie où l’on entend surtout parler hongrois, sont les premiers à subir le ressentiment qu’alimente cette politique dans la population ukrainienne.

Les quelque 100.000 Serbes du Kosovo sont pour ainsi dire les otages des intérêts contradictoires de Belgrade et de Pristina. C’est en tout cas ce dont fait état l’artiste Miljana Dunđerin. Directrice d’un centre culturel à Mitrovica, elle juge la situation préoccupante et craint de voir les tensions entre Kosovars et Serbes conduire à un nouveau conflit armé.