La justice après la guerre - Au coeur de la CPI
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En compagnie de Luis Moreno Ocampo, qui fut le premier procureur en chef de la Cour pénale internationale, une réflexion sur le pouvoir du droit et ses limites, à la lumière notamment des guerres en Ukraine et à Gaza.
Le 24 février 2022, la Russie envahit l'Ukraine. À peine plus de trois semaines plus tard, le 17 mars, la Cour pénale internationale (CPI) émet un mandat d'arrêt à l'encontre de Vladimir Poutine et de Maria Lvova-Belova, la commissaire russe aux droits de l'enfant, pour déportation d'enfants et autres crimes associés à ces faits avérés. Mais Karim Khan, l'actuel procureur en chef de la CPI, ne peut poursuivre le président russe pour le premier des crimes perpétrés par son armée en Ukraine : une guerre d'agression sauvage et meurtrière. En effet, une modification de la loi adoptée en 2017 exige… l'accord de l'attaquant, en l'occurrence de Moscou, pour que la cour puisse agir en la matière. Alors que la Russie, pas plus que les États-Unis et la Chine, n'a aucune intention d'adhérer au traité de Rome qui a donné naissance en 1998, il y a vingt-cinq ans, à la CPI, cela n'accrédite-t-il pas l'idée d'une justice internationale à deux vitesses, dont les plus forts s’exonèrent sans difficultés ? Moins de deux ans plus tard, après les attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas contre des civils israéliens, le gouvernement de Benyamin Netanyahou déchaîne contre Gaza l'offensive la plus vaste et la plus meurtrière en vies humaines (des civils dans leur immense majorité) jamais déclenchée par l'État hébreu contre ce territoire surpeuplé. Karim Khan annonce qu'il poursuivra les violations des droits humains perpétrées par tous les belligérants. Mais en a-t-il le pouvoir ?
Plaidoyer
Tourné sur plus de dix années de distance, alors que Luis Moreno Ocampo, qui fut son premier procureur en chef, de 2003 à 2012, était encore en fonction, puis lors des vingt-cinq ans de la CPI, ce documentaire ample médite avec l'avocat argentin et ses interlocuteurs (dont son aîné Ben Ferencz, qui fut en 1945 le plus jeune procureur du procès de Nuremberg, et qui a disparu en avril 2023) sur les avancées et les limitations du droit international. Des crimes du seigneur congolais de la guerre Thomas Lubanga Dyilo à la guerre déclenchée en Irak sur la foi d'un mensonge, de l'agression russe en Ukraine aux atrocités sans fin du conflit israélo-palestinien, un plaidoyer passionné pour la paix et la justice, porté par d'extraordinaires archives et témoignages.
Réalisation
Marcus Vetter
Michele Gentile
Pays
Allemagne
Année
2023