ARTE RegardsFin de mission pour la Bundeswehr au Mali

Voilà dix ans déjà que les soldats allemands tentent de maintenir la paix au Mali dans le cadre de la MINUSMA, mission de stabilisation de l’Onu. Pourtant, le pays est au bord du gouffre. La junte militaire au pouvoir mène à la fois une guerre contre les rebelles touaregs et les islamistes, et ce, avec le soutien des mercenaires russes du groupe Wagner, qui étaient déjà connus pour leur brutalité avant la guerre en Ukraine. Dans ce contexte explosif, la junte militaire malienne exige la suspension immédiate des opérations de la MINUSMA. Un immense défi pour les forces armées allemandes, dont le retrait devrait être achevé d’ici l’été 2024. Au cours des dix dernières années, la base militaire de la Bundeswehr située près de Gao, appelée camp Castor, s’est transformée en une véritable petite ville, qu’il faudra désormais démanteler puis rapatrier en Allemagne. Or, les relations avec le gouvernement malien se sont détériorées ces derniers mois, engendrant d’importants retards dans l’octroi des autorisations de vol. Et ce n’est pas tout, alors que les forces armées allemandes exploitent un centre logistique au Niger, pays voisin, le putsch qui a eu lieu cet été à Niamey vient compliquer le retrait des troupes au Mali. Dans ces conditions, un départ rapide et sécurisé s’avère de plus en plus difficile. Pourtant, le temps presse : fin décembre 2023, toutes les forces armées allemandes devront avoir quitté le pays. À la suite de ces derniers événements, les soldats et la population malienne s’interrogent sur l’utilité de cette mission, qui a coûté environ quatre milliards d’euros.