360° Reportage

En 2016, l’espèce a même été qualifiée d’invasive par l’Union Européenne, c’est-à-dire qu’elle présente un danger pour les écosystèmes du continent. Depuis, les ratons laveurs sont officiellement chassés en Allemagne.

Tout a débuté de façon banale. Mathilde Laininger, une vétérinaire allemande, décide de recueillir deux ratons laveurs orphelins que des clients avaient amenés dans son cabinet à Berlin. Or, cette espèce est considérée comme invasive en Europe de sorte qu’il est interdit de relâcher dans la nature des individus malades ou blessés après leur guérison. La vétérinaire choisit alors de construire un enclos pour ses protégés et sollicite un permis de détention afin de garder les petits mammifères à son domicile. Par ses publications sur les réseaux sociaux, Mathilde Laininger atteint rapidement une certaine notoriété, si bien que de nombreux Berlinois lui confient de jeunes ratons laveurs orphelins. En quelques mois, son cabinet se transforme ainsi en un refuge. "Ce sont des animaux formidables qui sont amicaux et absolument pas agressifs, affirme-t-elle. Il n'y a aucune raison valable de tuer un raton laveur".

Pourtant ces mammifères peuvent provoquer des dégâts considérables, en particulier lorsqu’ils prennent leurs quartiers dans des toitures et des greniers. La biologiste Carolin Weh connaît bien le problème. Depuis plusieurs années, elle étudie le comportement des ratons laveurs en milieu urbain et conseille, pour le compte de l’administration du land de Berlin, des particuliers confrontés à des problèmes avec ces animaux.

Un projet-pilote innovant consistant à capturer des individus pour les castrer avant de les relâcher pourrait-elle être la solution pour réduire efficacement le nombre d’individus et à limiter ainsi les conflits avec les citadins ? Une coexistence pacifique entre les humains et les ratons laveurs est-elle possible ?