360° ReportageEstonie, au secours des grenouilles

La biologiste Katerina Pesocki, du Musée d’histoire naturelle de Tallinn, se bat pour la protection de la nature, et plus particulièrement pour celle des amphibiens. Avec des bénévoles et des militants de la Fondation estonienne pour la nature, elle organise depuis quelques années des opérations de sauvetage à grande échelle. Au printemps, lorsque des myriades de batraciens guidés par leur instinct entament leur migration, les équipes interviennent dans différentes régions. En quelques jours et nuits, ces sauveteurs permettent à plus de vingt mille crapauds et grenouilles de traverser les routes en toute sécurité. Tout l’enjeu consiste alors à déterminer où et quand ces animaux pourraient bien commencer leur migration. Les connaissances de Katerina sont une aide indispensable pour planifier les interventions. Avec l’arrivée des beaux jours, les premiers batraciens quittent leurs abris souterrains pour retourner à la surface. Tous essaient de rejoindre leur étang d’origine, aussi éloigné soit-il, pour s’y reproduire. Souvent, la migration est difficile. Au moment de la ponte et de la fécondation des œufs, l’agitation est intense sous l’eau. Les femelles les plus robustes sont courtisées par d’innombrables mâles. La plupart du temps, ces derniers s’accrochent à leur élue, souvent même avant d’avoir atteint la marre. Mais le véritable défi reste la circulation automobile, notamment à Tallinn et dans les environs de la capitale. De nombreux itinéraires traditionnellement empruntés par les grenouilles et les crapauds sont à présent coupés par des routes, ce qui explique que de nombreux animaux finissent écrasés. Même la police apporte son aide, car les Estoniens sont bien décidés à protéger durablement les amphibiens qui peuplent leur pays.