À suivre :
Protéger les adolescentes de l’excisionLèvres cousuesDes grossesses sous silence
15 min
Disponible jusqu'au 12/08/2026
Une paire de ciseaux et une natte. C’est tout ce qu’il faut pour changer la vie d’une jeune fille à jamais. C’est un moment éclair, mais les souvenirs de l’excision restent à la fois bien vivants dans les mémoires et sur les corps des victimes.
Enfants, Aïcha, Bintou et Bijou ont subi une excision dans leurs pays d’origine. Aujourd’hui réfugiées en France, elles racontent depuis leur chambre en foyer d'accueil ce souvenir fugace, et comment la vie se poursuit après ce traumatisme, notamment lors d’une étape clef : celle de la grossesse. Une période difficile durant laquelle ces femmes mutilées voient se réactiver de lourdes séquelles physiques, et risquent - plus que jamais - des déchirures, des complications, des césariennes. Cette mise au monde peut également voir renaître des souffrances psychologiques, car l’accouchement leur rappelle parfois le traumatisme de l’excision.
Les victimes d'excision, qui seraient 125 000 dans l’Hexagone selon la dernière étude de Santé publique France, se retrouvent souvent seules face à ces difficultés physiques et psychologiques. Pour Aïcha, Bintou et Bijou, l’histoire se répète d’un accouchement à l’autre : aucun accompagnement préventif, aucun conseil spécifique des médecins, une omerta généralisée sur leur condition de femmes excisée. En cause ? L’absence de formations académiques suffisantes sur ce sujet en France.
Mais petit à petit, les choses évoluent, et certains médecins s’engagent. Dans le nord de la France, à l'hôpital Saint Vincent de Paul de Lille, la gynécologue Estelle Declas a conçu une nouvelle unité pour les femmes excisées. La prise en charge se veut globale. En plus de la chirurgie réparatrice, les femmes peuvent y rencontrer des psychologues et des sexologues, par ailleurs formés aux psychotraumas. L’action du Dr Declas semble alors décisive, inédite, indispensable... lorsqu’elle entre en résonance avec le parcours chaotique vécu par Aïcha, Bintou et Bijou. À elles toutes, par leurs voix, elles parviennent à mettre des mots sur l’histoire de milliers de femmes excisées, réduites au silence, qui n’ont jamais pu exprimer leur désarroi face aux méconnaissances, et au manque d’empathie du corps médical. En brisant ce silence, ces femmes donnent un espoir aux futures générations.
Les victimes d'excision, qui seraient 125 000 dans l’Hexagone selon la dernière étude de Santé publique France, se retrouvent souvent seules face à ces difficultés physiques et psychologiques. Pour Aïcha, Bintou et Bijou, l’histoire se répète d’un accouchement à l’autre : aucun accompagnement préventif, aucun conseil spécifique des médecins, une omerta généralisée sur leur condition de femmes excisée. En cause ? L’absence de formations académiques suffisantes sur ce sujet en France.
Mais petit à petit, les choses évoluent, et certains médecins s’engagent. Dans le nord de la France, à l'hôpital Saint Vincent de Paul de Lille, la gynécologue Estelle Declas a conçu une nouvelle unité pour les femmes excisées. La prise en charge se veut globale. En plus de la chirurgie réparatrice, les femmes peuvent y rencontrer des psychologues et des sexologues, par ailleurs formés aux psychotraumas. L’action du Dr Declas semble alors décisive, inédite, indispensable... lorsqu’elle entre en résonance avec le parcours chaotique vécu par Aïcha, Bintou et Bijou. À elles toutes, par leurs voix, elles parviennent à mettre des mots sur l’histoire de milliers de femmes excisées, réduites au silence, qui n’ont jamais pu exprimer leur désarroi face aux méconnaissances, et au manque d’empathie du corps médical. En brisant ce silence, ces femmes donnent un espoir aux futures générations.
Journaliste
ESJ Lille
Pays
France
Année
2021