Twist

L’Europe n’a pas de quoi être fière. Les inégalités croissantes, la polarisation de la société, le populisme et le retrait social créent un terrain fertile pour la défiance, l’isolation et la peur d’un avenir incertain. Nombreux sont ceux qui se sentent seuls, même entourés. Alors, comment faire face à ce fléau ?

Ce numéro de "Twist" présente des projets artistiques où l’oeuvre ne se situe pas au centre de l’attention, mais bien plus le chemin parcouru. Des inconnus qui se rencontrent et créent ensemble, l’art devenant le véhicule de la connexion à l’autre - le résultat est bluffant.

Nous commençons notre voyage à Chemnitz, une ville à l’image ternie devenue capitale européenne de la culture 2025. Avec le slogan C the unseen, elle est en quête de nouveaux horizons, mais aussi en quête de soi. C’est le cas de l’artiste française Cosima Terrasse et de son équipe éclectique qui travaillent sur le Fischelant. Une machine énigmatique qui, dans l’un des 30 000 garages de la ville, transforme "la merde en or" pour - en réalité - inviter des inconnus à briser la glace.

Tanja Krone quant à elle compose de la musique à partir d’échanges avec des habitants de la ville, pour ensuite la jouer en pleine rue.

Nous nous rendons aussi à Saint- Étienne, où le couple d’artistes Ella et Pitr peuple l’environnement urbain de géants assoupis. Avec l’aide des locaux, ils sont rendus visibles dans de nombreuses villes européennes.

Enfin, nous rencontrons Kateřina Šedá. Dans son studio radio mobile, l’artiste tchèque fait dialoguer les habitants de longue date et les nouveaux arrivants d’un quartier de Zurich qui a été totalement rénové pour offrir des logements abordables et des services à tous.

Quatre projets, quatre perspectives, une approche partagée : rendre visible l’invisible, oser l’audace et réunir des inconnus. Faire de l’art le vecteur d’un nouveau vivre-ensemble.