Drôle de missionnaire

1906. Après dix années de bons et loyaux services comme missionnaire dans les colonies africaines, le révérend Charles Fortescue rentre en Angleterre en héros. Avant de convoler avec Deborah, sa pétillante mais naïve fiancée, il se voit confier par l’évêque de Londres une nouvelle "mission"… auprès des femmes de petite vertu, qu’il est chargé de ramener dans le droit chemin. Le chaste homme d’Église s’en trouve bien embarrassé, d’autant qu’il devra lui-même trouver le financement de cette entreprise délicate. Sur une initiative de Deborah – trop innocente pour comprendre de quoi il retourne réellement –, il obtient le soutien de lady Isabel Ames, l’épouse d’un richissime capitaine d’industrie, aussi cruel que stupide. Mais cette aristocrate d’âge mûr, au fort caractère et aux mœurs étonnamment libérées, semble s’intéresser au révérend pour d'autres motifs que la charité chrétienne… 

Sexualité joyeuse 
Avec au scénario et dans le rôle principal l’ex-Monty Python Michael Palin (Bandits, bandits), cette fraîche comédie satirique, délicieusement irrévérencieuse et teintée d’absurde, se rit des pruderies et des hypocrisies de la société britannique, auxquelles elle oppose une vision de la sexualité joyeuse et débridée. Dans une savoureuse inversion des rôles, ce sont les femmes qui s’imposent comme maîtresses de leurs désirs, contraignant ce héros gentiment coincé à des entorses constantes à la vertu – à l’image du chaste Galaad qu’incarnait Palin sept ans plus tôt dans Sacré Graal… Une brochette d’acteurs britanniques en grande forme complète le tableau, au premier rang desquels la regrettée Maggie Smith, qui déploie une irrésistible veine comique en lady dévergondée.