Un beau dimanche

Instituteur trentenaire, Baptiste vit en solitaire, passant d'un lieu à l'autre au gré des remplacements qu'il préfère à un engagement fixe. À la veille du week-end de Pentecôte, alors qu'il s'apprête à quitter son poste dans une petite ville de l'Hérault, il s'aperçoit que l'un de ses élèves, Mathias, a été oublié par son père et l'accompagne chez ce dernier. L'homme s'apprête à partir quelques jours avec sa maîtresse, laquelle accueille le garçon avec une franche hostilité. Baptiste propose alors de le garder pour le week-end, puis sur la demande insistante de l'enfant, l'amène à la plage le lendemain. Mathias veut en fait y retrouver sa mère, Sandra, qui enchaîne les saisons dans un restaurant pour tenter de rembourser une grosse dette. Baptiste accepte de s'attarder pour ne pas écourter les retrouvailles de la mère et du fils et, au fil des heures, comprend que derrière ses airs bravaches la jeune femme est aux abois…

Sous la surface
D'une station balnéaire proche de Montpellier à un splendide domaine du Sud-Ouest, refuge d'une haute bourgeoisie sûre d'elle-même réunie pour un déjeuner familial rituel, cette échappée estivale trouée d'ombres et de silences suit avec délicatesse les lignes de faille du social et de l'intime. À travers le rapprochement de ces deux êtres cernés par le désastre, Nicole Garcia filme la rencontre de deux mondes étrangers l'un à l'autre, au plus près d'un impeccable casting emmené par Louise Bourgoin et par Pierre Rochefort, fils de la cinéaste. Deux témoins essentiels se tiennent à l'arrière-plan, à qui la caméra accorde la même frémissante attention : l'enfant aux aguets de Sandra (Mathias Brezot), et la mère de Baptiste, ravagée de chagrin et de rancune (Dominique Sanda). Avec un art hypersensible du non-dit et de l'instant, Un beau dimanche capte le flux violent des émotions battant sous la surface de cette journée particulière.