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Toute une vie
130 min
Disponible jusqu'au 30/11/2024
Simon, l’ex-voleur, et Sarah, l’enfant gâtée, se croiseront-ils dans l’effervescent XXe siècle ? Célébrant l’histoire, l’amour et la magie du cinéma, la première grande fresque chorale de Claude Lelouch.
“Vous êtes belle comme le siècle naissant.” Les Goldman se sont rencontrés dans la rue, alors que le futur mari actionnait fièrement la manivelle du cinématographe. Mais la guerre de 1914 éclate. La jeune épouse se retrouve veuve avec un petit garçon nommé David. Plusieurs décennies plus tard, à la Libération, celui-ci tombe fou amoureux d’une rescapée des camps, comme lui. Devenue sa femme, elle meurt peu après en couches. David tente de surmonter son chagrin en vouant une adoration sans borne à Sarah, leur fille, qu’il gâte à outrance. Pour exorciser les nuits glaciales passées au camp, il crée “les chaussures les plus chaudes du monde” et amasse une fortune. À l’adolescence, Sarah étouffe sous l’opulence et l’attention paternelle. De son côté, Simon, voleur à la tire, fait deux découvertes en prison : l'amitié et l’image. Flanqué de son comparse Charles, il devra passer par les pubs de lessive et le porno kitsch pour arriver au septième art. Il devra aussi patienter dans sa quête de la femme idéale, celle qui, comme lui, met trois sucres dans son café.
Amour et détours
Plus que la destination, c’est le voyage et le plaisir des rencontres qui comptent dans Toute une vie, qui inaugure une lignée de fresques chorales (suivront Les uns et les autres, Les misérables…). Le film prend des chemins de traverse pour retracer l’anatomie du coup de foudre entre Simon et Sarah (André Dussollier et Marthe Keller). Dès les premières images, où l’on voit joliment minauder Charles Denner et Judith Magre (les futurs grands-parents de Sarah), en tourtereaux en noir et blanc s’extasiant sur les débuts du cinéma, on sait que la balade sera tourbillonnante et riche en émotions. Ponctué d’images d’actualité, galvanisé par les refrains de Gilbert Bécaud dans son propre rôle, le film ne revisite pas moins que la totalité du XXe siècle, avec une incursion futuriste dans les années 2000. Deux comédiens virtuoses (Charles Denner et Marthe Keller) jouent plusieurs rôles, incarnant à la fois un personnage, ses parents et grands-parents. Amoureux des acteurs, Lelouch leur offre des morceaux de bravoure, comme cette scène où l’avocat de Simon (André Falcon), coaché par sa femme, répète une vibrante plaidoirie sociale, au pas de course et en s’habillant. Dans ce film où le cinéaste aborde avec pudeur la judéité de sa famille, le traumatisme de la Shoah et le souvenir de son père, on parle beaucoup de politique. La difficile transmission y est omniprésente à travers l’émouvant duo formé par Charles Denner (David) et Marthe Keller (Sarah), le père tentant de communiquer son expérience et son désir de protection à sa fille, suscitant invariablement chez celle-ci un mélange d’exaspération et de tendresse.
Avec
Marthe Keller
André Dussollier
Charles Denner
Réalisation
Claude Lelouch
Pays
France
Italie
Année
1974