White Power - Au coeur de l'extrême droite européenne
81 min
Disponible jusqu'au 02/12/2024
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En Europe, l'extrême droite s'installe progressivement dans le paysage politique. Mais derrière une façade de plus en plus lisse se cache une idéologie demeurée fondamentalement raciste et violente. Une enquête implacable au sein d'un écosystème de la haine.
Les élections européennes de 2024 ont confirmé qu'une vague brune déferle sur l'Europe : 31 % pour le Rassemblement national (RN), 15,9 % pour l'Alternative für Deutschland (AfD), 14,5 % pour le Vlaams Belang belge... Derrière des façades plus souriantes et policées qu'autrefois, et la respectabilité proclamée par leurs têtes d'affiche Marine Le Pen, Alice Weidel et Tom Van Grieken, ces partis restent liés à une idéologie violente, profondément xénophobe et raciste, inspirée des théories suprémacistes du nazisme ou du Ku Klux Klan. C'est à partir de 2015, lorsque, en pleine guerre civile syrienne, Angela Merkel décide d'accueillir 1 million de personnes en Allemagne, que l'AfD conquiert de nombreux Länder en ex-RDA, avant une percée électorale historique en 2023 en Bavière et en Hesse. Au sein de sa branche la plus nationaliste, Der Flügel, Björn Höcke, leader du parti en Thuringe, assume sa proximité avec le mouvement islamophobe Pegida. En Belgique, la popularité du parti flamand Vlaams Belang croît fortement, tandis qu'il reçoit publiquement l'écrivain Renaud Camus pour présenter sa théorie du "grand remplacement". En France, après s'être hissé deux fois d'affilée au second tour de l'élection présidentielle, le RN a fait entrer 143 députés à l'Assemblée nationale lors des législatives anticipées de 2024. Mais s'il apparaît de plus en plus normalisé dans le champ politique français, ses liens avérés avec les extrémistes les plus violents, pour être de moins en moins rappelés, font pourtant peu de doute.
Les paroles et les actes
À Lyon, des groupuscules issus de la mouvance nationaliste révolutionnaire, tels le GUD ou Lyon populaire, s'affichent dans les rues et s'en prennent aux élus, aux militants et aux minorités. Alerté par l'inquiétude manifestée dans les services de renseignement à l'égard d'organisations de ce type, le réalisateur Christophe Cotteret (13 novembre 2015 – Anatomie d'une instruction) enquête en France, en Allemagne et en Belgique avec le concours d'historiens, de journalistes et de "repentis", et démontre la porosité entre l'extrême droite électorale et celle qui applique déjà son programme par la violence de rue. Des bureaux des partis aux syndicats étudiants, cet écosystème nationaliste justifie son racisme par le mythe du "grand remplacement " et prône la "remigration", soit la déportation massive des étrangers extraeuropéens. Confrontant à leurs dires et à leurs actes passés certains des propagateurs de ces idées haineuses – comme le leader de Lyon populaire Eliot Bertin, l'influenceur identitaire Martin Sellner ou encore l'ancien président de l'eurogroupe Identité et Démocratie Gerolf Annemans –, ce documentaire montre en parallèle comment certaines des victimes de cette violence politique – à l'origine de la mort de Clément Méric, en 2013 – s'organisent pour la faire reculer. Un rappel aussi salutaire que glaçant des objectifs réels de l'extrême droite en Europe, à travers son projet essentialiste et inégalitaire.
Réalisation
Christophe Cotteret
Pays
France
Belgique
Année
2024