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Marioupol, trois femmes et une guerre
90 min
Disponible jusqu'au 08/01/2026
- Version française
Comme sa mère et sa fille, la réalisatrice Svitlana Lishchynska a grandi à Marioupol, cité de l’est de l’Ukraine, culturellement tournée vers la Russie pendant des siècles. Le portrait sensible de trois générations de femmes confrontées à une guerre qui bouscule leur identité.
1968, Marioupol, URSS. Sur une vidéo granuleuse en noir et blanc, Valya foule la piste de danse, tout sourire dans sa robe de mariée. Deux ans plus tard, elle mettra au monde Svitlana, la réalisatrice de ce documentaire.
1993, Marioupol, Ukraine. Tête blonde en couleur, "Sveta" vient de donner naissance à Sasha, qu’elle confiera bientôt à sa mère pour partir gagner sa vie dans la capitale.
13 février 2022, Kiev. Toutes trois sont réunies autour de Stefy, la fille de Sasha, qui fête ses 2 ans sur fond de rumeur d'invasion russe. Onze jours plus tard, le déclenchement de la guerre les plonge dans l’angoisse et la sidération. Sasha fuit à Londres, où elle traverse une profonde "crise existentielle", entre attaques de panique et ressassement d’une enfance marquée par l’absence de sa mère. À Kiev, Sveta et Valya affrontent un quotidien difficile et tentent de maintenir le contact avec leurs proches piégés à Marioupol, dont leur parviennent des vidéos terrifiantes d’immeubles éventrés. Au rythme des alertes aériennes et à la lueur des bougies, mère et fille parcourent de vieux albums photos et revisitent leur histoire familiale…
Introspection
L’amour peut-il exister quand il n’y a pas de liberté, et inversement ? Journal de bord de trois femmes séparées par la guerre, ce documentaire émouvant sonde les déflagrations intimes provoquées par ce conflit, qui met à nu la complexité de leurs liens empêchés et bouscule leur identité. Si Valya s’en est peu à peu détachée, sa petite-fille, déchirée, ne peut renier sa culture russe malgré l'horreur que lui inspire l’impérialisme de Poutine. Svitlana, qui a appris l’ukrainien et travaille à Kiev, cherche les stigmates du totalitarisme dans son âme colonisée. "Suis-je patriote parce que je crains de ne pas être comme tout le monde ?", s’interroge-t-elle. Tissant archives personnelles, images des destructions en cours et fragments de leur quotidien, ce portrait sensible, présenté à la Berlinale dans la section "Panorama" et récompensé au festival DocuDays en 2024, examine l’impact de ce passé politique sur trois générations de femmes issues de la communauté russophone d’Ukraine.
Réalisation
Svitlana Lishchynska
Pays
Allemagne
Année
2024