El buen patrón

Dans une petite ville d’Espagne, Julio Blanco a succédé à son père à la direction d’une entreprise de balances industrielles. Il attend avec impatience la venue d’une commission régionale qui pourrait lui décerner le prix d’excellence qui manque à sa déjà riche collection de récompenses. Mais le licenciement récent de José, son comptable accusé de malversations, pourrait bien tout compromettre. Exigeant sa réintégration, ce dernier s’est installé en guise de protestation, avec ses deux jeunes enfants, sur le terrain vague situé juste en face de la fabrique. Pour faire décamper le gêneur, Blanco est prêt à recourir à tous les moyens à sa disposition… 
 
Gant de velours 
Compréhensif et toujours souriant, Julio se targue d’être un "bon patron". À l’écoute de ses employés, il veille cependant, poigne de fer dans un gant de velours, à la santé de ses affaires. Qu’importe si, pour cela, il s’exonère à l’occasion de la législation, s’immisce dans la vie privée de chacun – notamment dans celle de son ami de toujours, le chef de production Miralles, ébranlé par une crise conjugale – et pratique le droit de cuissage sur les jolies stagiaires. Retrouvant Javier Bardem après Les lundis au soleil (2001) et Escobar (2017), Fernando León de Aranoa mitonne autour de son personnage de patron paternaliste une comédie sociale aussi noire que jubilatoire. Beau carton au box-office à sa sortie en Espagne, El buen patrón a été, dans la foulée, couronné par six Goyas, les César ibériques, en 2022.