Misery

Paul Sheldon vient de mettre le point final à sa saga à succès, Misery, en sacrifiant son héroïne. Satisfait, il quitte l’hôtel de montagne où il séjournait pour rejoindre New York. Sur la route, aveuglé par le blizzard, il est victime d’un grave accident de voiture. Une infirmière à la retraite, qui habite une maison isolée, le recueille. Paul découvre bientôt que sa bienfaitrice, aux petits soins pour lui, est l’une de ses plus ferventes lectrices. Mais quand Annie Wilkes apprend la mort de son idole en parcourant les pages du manuscrit transporté par l’écrivain, elle change radicalement de comportement pour se muer en tortionnaire inflexible...

Suspense étouffant
Après Stand by me, Rob Reiner transpose une nouvelle fois à l’écran un roman de Stephen King. Dépouillé de ses scènes de torture les plus violentes – si l’on occulte le fameux passage des chevilles brisées à coups de massue –, le film se concentre sur le duel psychologique opposant l’écrivain affaibli, cherchant à fuir par tous les moyens, et sa geôlière psychopathe, admirablement interprétée par Kathy Bates, qui a reçu l’Oscar de la meilleure actrice pour cette terrifiante composition. Le chalet de l’infirmière, cerné de vastes étendues immaculées, devient ainsi le théâtre d’un huis clos au réalisme anxiogène, fidèle à l’univers du maître du frisson américain.