ARTE ReportageRokhaya, la réfugiée TikTok / Philippines : la bataille du divorce
52 min
Disponible jusqu'au 09/03/2025
À la télévision le samedi 8 février à 18:50
Émission du 08/02/2025
Rokhaya est une star sur TikTok, mais aussi une jeune migrante qui attend à Lanzarote de pouvoir rejoindre sa mère à Paris, à 3400 kilomètres au nord / En 2025, les Philippines sont le seul pays au monde où le divorce reste encore interdit. Longtemps tabou au sein de la société, sa légalisation fait dorénavant débat dans la sphère publique et politique.
Rokhaya, la réfugiée TikTok
Rokhaya est la "Panthère noire". Avec 200 000 abonnés sur TikTok, elle inspire et fait des émules. Mais elle est aussi une jeune migrante qui attend à Lanzarote de pouvoir, un jour, rejoindre sa mère à Paris, à 3400 kilomètres au nord. Vers l’archipel espagnol des Canaries, la migration bat son plein, toujours aussi dangereuse. Les candidats à l’exil comme Aïcha attendent à Nouadhibou, en Mauritanie, rêvant devant leur téléphone et frémissant devant l’océan à traverser. Désormais, ils racontent eux-mêmes leur odyssée, dans cet infini miroir à facettes des réseaux sociaux. Mais ce récit est aussi un miroir aux alouettes qui nourrit le grand rêve migratoire de l’Afrique. S’ils sont 47 000 à être parvenus aux îles Canaries sur des pirogues en 2024, un record, ils sont aussi 10 000 à s’être noyés avant d’y parvenir. Une hécatombe. Ce reportage, tourné entre Lanzarote, Gran Canaria, le Sahara Occidental, Nouadhibou en Mauritanie, puis Barcelone, Figueras et Paris, a permis à Charles Emptaz et Olivier Jobard de suivre pendant plusieurs mois Rokhaya qui fait, elle aussi, le récit à bout de bras et à la première personne, de son périple.
Philippines : la bataille du divorce
En 2025, les Philippines sont le seul pays au monde où le divorce reste encore interdit. Longtemps tabou au sein de la société, sa légalisation fait dorénavant débat dans la sphère publique et politique. Mi-2024, le Congrès a voté en sa faveur. Une avancée historique pour les militantes qui la réclament depuis vingt ans. Si les camps politiques du pays se divisent sur la question, sa puissante Eglise continue, elle, d’afficher une ferme opposition. Forte de ses 95 millions de croyants, les Philippines sont le pays le plus catholique au monde. Conservatrice et interventionniste, l’Eglise s’immisce dans tous les débats de société. Les femmes sont les premières victimes de ce non-droit au divorce. Selon les chiffres officiels, forcément sous évalués, plus de 25% des femmes philippines entre 15 et 49 ans auraient souffert de violences physiques, sexuelles ou psychologiques au sein de leur foyer. La majorité de ces femmes ne peut quitter le domicile conjugal essentiellement pour des raisons financières. Quand elles y parviennent, elles sont stigmatisées et se retrouvent face à des situations administratives cauchemardesques. Autre facteur aggravant, l’avortement est, lui aussi, interdit. A défaut de divorce, il existe bien une procédure d’annulation civile du mariage mais il appartient alors au plaignant de prouver la violence physique, morale ou les dysfonctionnements psychologiques du conjoint. Des millions de femmes philippines demeurent ainsi prisonnières de leur mariage, empêchées de vivre pleinement le présent, voire d’envisager un futur. Mais une lueur d’espoir subsiste. Ces dernières années, les mentalités ont évolué et aujourd’hui, la moitié des Philippins, notamment la jeune génération, serait favorable au divorce. Tout comme le président Marcos, qui aimerait voir cette loi votée avant les prochaines élections de mai 2025.
Rokhaya est la "Panthère noire". Avec 200 000 abonnés sur TikTok, elle inspire et fait des émules. Mais elle est aussi une jeune migrante qui attend à Lanzarote de pouvoir, un jour, rejoindre sa mère à Paris, à 3400 kilomètres au nord. Vers l’archipel espagnol des Canaries, la migration bat son plein, toujours aussi dangereuse. Les candidats à l’exil comme Aïcha attendent à Nouadhibou, en Mauritanie, rêvant devant leur téléphone et frémissant devant l’océan à traverser. Désormais, ils racontent eux-mêmes leur odyssée, dans cet infini miroir à facettes des réseaux sociaux. Mais ce récit est aussi un miroir aux alouettes qui nourrit le grand rêve migratoire de l’Afrique. S’ils sont 47 000 à être parvenus aux îles Canaries sur des pirogues en 2024, un record, ils sont aussi 10 000 à s’être noyés avant d’y parvenir. Une hécatombe. Ce reportage, tourné entre Lanzarote, Gran Canaria, le Sahara Occidental, Nouadhibou en Mauritanie, puis Barcelone, Figueras et Paris, a permis à Charles Emptaz et Olivier Jobard de suivre pendant plusieurs mois Rokhaya qui fait, elle aussi, le récit à bout de bras et à la première personne, de son périple.
Philippines : la bataille du divorce
En 2025, les Philippines sont le seul pays au monde où le divorce reste encore interdit. Longtemps tabou au sein de la société, sa légalisation fait dorénavant débat dans la sphère publique et politique. Mi-2024, le Congrès a voté en sa faveur. Une avancée historique pour les militantes qui la réclament depuis vingt ans. Si les camps politiques du pays se divisent sur la question, sa puissante Eglise continue, elle, d’afficher une ferme opposition. Forte de ses 95 millions de croyants, les Philippines sont le pays le plus catholique au monde. Conservatrice et interventionniste, l’Eglise s’immisce dans tous les débats de société. Les femmes sont les premières victimes de ce non-droit au divorce. Selon les chiffres officiels, forcément sous évalués, plus de 25% des femmes philippines entre 15 et 49 ans auraient souffert de violences physiques, sexuelles ou psychologiques au sein de leur foyer. La majorité de ces femmes ne peut quitter le domicile conjugal essentiellement pour des raisons financières. Quand elles y parviennent, elles sont stigmatisées et se retrouvent face à des situations administratives cauchemardesques. Autre facteur aggravant, l’avortement est, lui aussi, interdit. A défaut de divorce, il existe bien une procédure d’annulation civile du mariage mais il appartient alors au plaignant de prouver la violence physique, morale ou les dysfonctionnements psychologiques du conjoint. Des millions de femmes philippines demeurent ainsi prisonnières de leur mariage, empêchées de vivre pleinement le présent, voire d’envisager un futur. Mais une lueur d’espoir subsiste. Ces dernières années, les mentalités ont évolué et aujourd’hui, la moitié des Philippins, notamment la jeune génération, serait favorable au divorce. Tout comme le président Marcos, qui aimerait voir cette loi votée avant les prochaines élections de mai 2025.
Pays
France
Année
2025