ARTE ReportageTigré : viols, l’arme silencieuse
53 min
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Émission du 23/11/2024
- Version française
En Éthiopie, dans la région du Tigré, deux femmes se battent pour faire entendre les souffrances de milliers d'autres femmes victimes de viols de guerre / Violences sexuelles dans les conflits : Céline Bardet, fondatrice de l'ONG We Are NOT Weapons of War, explique la difficulté de recueillir des preuves.
Tigré : viols, l’arme silencieuse
L'une est une musicienne renommée de la région, l'autre est infirmière à l'hôpital public. À l’image de tous les Tigréens, une minorité qui représente 6% de la population éthiopienne, leur vie a basculé du jour au lendemain, avec le début de la guerre en novembre 2020. Pendant deux longues années, entre 2020 et 2022, alors que les combats ont opposé le Tigré aux armées éthiopienne et érythréenne, une autre arme, silencieuse et insidieuse, a été utilisée : le viol, commis à une échelle totalement inédite, presque impensable. Au moins 120 000 femmes auraient été violées pendant les seuls huit premiers mois du conflit… soit une femme sur dix. Ces crimes ont été commis dans le plus grand silence, à huis clos, loin du regard de la communauté internationale. Aujourd'hui, elles se battent, chacune de leur côté, pour venir en aide aux milliers de femmes autour d'elles, violentées sexuellement par les soldats et les miliciens. Soins physiques, mais aussi psychologiques, sensibilisation contre le rejet de toute une société, quête de justice... Le chemin de la guérison sera long, accompagné de cette question lancinante qui les hante et parfois les épuise : "le monde nous a-t-il oublié ?"
Violences sexuelles dans les conflits : la difficulté de recueillir des preuves
Après avoir travaillé pour les Nations Unies, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, l’Union européenne et Interpol, Céline Bardet s’investit désormais dans l'ONG qu'elle a fondée, We Are NOT Weapons of War, au service des victimes et de la justice. Ukraine, Proche-Orient, Tigré... : les violences sexuelles continuent d’être perpétrées lors des conflits contemporains. Selon l’Onu, elles comprennent "le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, l’avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé, ainsi que toute autre forme de violence sexuelle d’une gravité comparable" . Les victimes : des femmes, des hommes, des filles ou des garçons. Juriste, enquêtrice criminelle internationale, Céline Bardet, qui a travaillé dans plus de cinquante pays en situation de conflit ou de post-conflit, a fondé We Are NOT Weapons of War, une organisation non-gouvernementale française. Son objectif : permettre aux victimes de témoigner, lutter contre l’impunité des auteurs et pousser la justice à agir. À l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, Céline Bardet nous a accordé un entretien.
L'une est une musicienne renommée de la région, l'autre est infirmière à l'hôpital public. À l’image de tous les Tigréens, une minorité qui représente 6% de la population éthiopienne, leur vie a basculé du jour au lendemain, avec le début de la guerre en novembre 2020. Pendant deux longues années, entre 2020 et 2022, alors que les combats ont opposé le Tigré aux armées éthiopienne et érythréenne, une autre arme, silencieuse et insidieuse, a été utilisée : le viol, commis à une échelle totalement inédite, presque impensable. Au moins 120 000 femmes auraient été violées pendant les seuls huit premiers mois du conflit… soit une femme sur dix. Ces crimes ont été commis dans le plus grand silence, à huis clos, loin du regard de la communauté internationale. Aujourd'hui, elles se battent, chacune de leur côté, pour venir en aide aux milliers de femmes autour d'elles, violentées sexuellement par les soldats et les miliciens. Soins physiques, mais aussi psychologiques, sensibilisation contre le rejet de toute une société, quête de justice... Le chemin de la guérison sera long, accompagné de cette question lancinante qui les hante et parfois les épuise : "le monde nous a-t-il oublié ?"
Violences sexuelles dans les conflits : la difficulté de recueillir des preuves
Après avoir travaillé pour les Nations Unies, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, l’Union européenne et Interpol, Céline Bardet s’investit désormais dans l'ONG qu'elle a fondée, We Are NOT Weapons of War, au service des victimes et de la justice. Ukraine, Proche-Orient, Tigré... : les violences sexuelles continuent d’être perpétrées lors des conflits contemporains. Selon l’Onu, elles comprennent "le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, l’avortement forcé, la stérilisation forcée, le mariage forcé, ainsi que toute autre forme de violence sexuelle d’une gravité comparable" . Les victimes : des femmes, des hommes, des filles ou des garçons. Juriste, enquêtrice criminelle internationale, Céline Bardet, qui a travaillé dans plus de cinquante pays en situation de conflit ou de post-conflit, a fondé We Are NOT Weapons of War, une organisation non-gouvernementale française. Son objectif : permettre aux victimes de témoigner, lutter contre l’impunité des auteurs et pousser la justice à agir. À l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, Céline Bardet nous a accordé un entretien.
Pays
France
Année
2024