Meurtre dans un jardin anglais

Mister Neville est un peintre ambitieux, mais indolent. En cet été 1694, il est en villégiature chez les Herbert dans leur magnifique demeure de Compton Anstey. Pressé par Mrs Herbert, il signe avec elle un curieux contrat : en échange de douze dessins de sa propriété, il pourra bénéficier de sa plus intime hospitalité. Il réalise peu à peu qu’il est le jouet d’une étrange machination. 
 
Trompe-l'œil 
Armé d’un appareil optique qui lui permet de poser son cadre, Neville déflore le parc magnifique qui lui est offert tout en s'attachant avec la même méthode à jouir du prix de son travail. Avec son talent, son insolence et son charme, le peintre mal né croit tenir sa revanche sur cette classe de nouveaux propriétaires, poudrés et perruqués, dont il moque les ridicules et séduit les épouses. Mais le maître du jeu se découvre dupé. Le sera-t-il jusqu'au bout ? Dans son premier film de fiction, Peter Greenaway use du mystère comme d'un trompe-l'œil pour orchestrer une variation virtuose sur l’art et le regard. S'il fait du trait habile de son héros le véhicule du désir, le cinéaste s'amuse surtout à souligner la distance séparant ce qui est vu de ce qui est compris – entre autres par le spectateur, poussé à chercher la clé de l'énigme dans cette succession de foisonnants tableaux. Ce festin visuel plein d’esprit est aussi un hymne à la nature... et au jardin à l’anglaise, qui l’a si somptueusement mise en scène.