ARTE ReportageLaos : les GI oubliés / Goma aux mains du M23

Laos : les GI oubliés
C’est l’histoire d’un abandon. Cinquante ans après la chute de Saïgon, le 30 avril 1975, qui marqua la victoire définitive des communistes au Vietnam, une équipe d’ARTE Reportage est partie à la recherche de soldats américains qui n’ont pas pu revenir aux États-Unis après le conflit. Un secret que le gouvernement américain a longtemps tenté de cacher, même aux familles de ces soldats "disparus", les "Missing in Action", comme on les appelle aux États-Unis. Notre équipe a suivi Rick Holland, un Américain en voyage au Laos sur les traces de son père, disparu pendant les combats. Un personnage émouvant qui exprime à lui seul les souffrances de ces centaines d’Américains qui n’ont pas retrouvé leur mari ou leur père après le conflit. Si la guerre du Vietnam a été largement traitée, peu de gens savent que le Laos voisin est le pays le plus bombardé de l’histoire de l’humanité. Les Américains se sont acharnés sur cette contrée de montagnes où les combattants communistes nord-vietnamiens venaient se cacher, dans la fameuse "piste Hô Chi Minh", un dédale de chemins dans la jungle, de grottes, qui a permis la victoire des communistes. Officiellement, les États-Unis, en guerre contre le Vietnam, ne l’ont jamais été contre le Laos, pays neutre. Les militaires américains qui se trouvaient là-bas, comme le père de Rick, agissaient en civils. Cette guerre secrète, pilotée par la CIA, a compliqué la libération des prisonniers américains au Laos. En l'absence d'une reconnaissance officielle par les États-Unis, des dizaines de GI sont restés prisonniers dans des camps, finissant par se marier avec des Laotiennes. Une question subsiste : y a-t-il toujours des Américains vivants prisonniers au Laos ?

République démocratique du Congo : Goma aux mains du M23
Le M23, groupe armé et mouvement rebelle congolais, appuyé militairement par le Rwanda, conquiert chaque jour de nouveaux territoires. Ce pays frontalier a étendu sa zone d’influence sur les Kivus, région stratégique et riche en minerais. Après de violents combats, les rebelles du M23 ont capturé Goma, la capitale du Nord-Kivu, en janvier dernier. Depuis 2021, ils affrontent l’armée dans cette région stratégique et riche en minerais. Ce groupe rebelle affirme se battre pour protéger les minorités ethniques tutsies et rwandophones de l’Est de la République démocratique du Congo. Mais il est accusé de graves exactions contre les civils par l’ONU et des ONG. Comment un mouvement armé craint par la population peut-il se transformer en administrateur d’une ville de plus de deux millions d’habitants ? Depuis la prise de la capitale régionale, les chefs du mouvement ont à cœur de montrer qu’ils peuvent remplacer les autorités. Ils ont nommé un maire et des responsables de quartiers qui doivent désormais gérer les problèmes du quotidien. Selon eux, la situation serait bien plus saine qu’avant. La corruption aurait disparu, la sécurité serait assurée. Pourtant, lorsque la nuit tombe sur les Kivus, le chaos s’installe en ville. Chaque jour, des civils se font tuer, mais il est difficile de savoir par qui : militaires déserteurs, criminels échappés de prison, rebelles ? Goma a peur et ses habitants ne savent toujours pas sur quel pied danser face à leurs nouveaux maîtres : s’opposer, s’en accommoder ou bien collaborer ? Nos reporters se sont rendus dans Goma pour rencontrer les nouveaux maîtres de la ville et les habitants qui ne vivent pas tous l’occupation de la même manière.