Les contes d'HoffmannFestival de Salzbourg 2024

Hoffmann vient d'entrevoir Stella, son amante qui l'a quitté. Ses blessures à peine cicatrisées se rouvrent et, même en compagnie de ses amis de beuverie, le jeune homme ne parvient pas à faire taire ses sentiments. Avoir croisé la route de l'odieux Lindorf n'arrange rien à son humeur maussade. Ces rencontres libèrent pourtant en lui une énergie créatrice. Comme s'il avait besoin d'expliquer l'échec de son histoire d'amour, Hoffmann improvise trois contes dans lesquels Stella prend les traits d'autant de figures différentes : l'angélique Olympia, l'artiste Antonia et la courtisane Giulietta. Car, comme il l'annonce à son auditoire, trois âmes cohabitent dans cet amour perdu...

Art et réalité
Créé à Paris en 1881, un an après la mort de Jacques Offenbach, Les contes d'Hoffmann est une œuvre inclassable qui allie la béatitude joyeuse de l'opérette, la sentimentalité de l'opéra-comique et l'imaginaire fantastique de l'opéra romantique. Dans cette nouvelle production, Mariame Clément, qui fait ses débuts à Salzbourg, se propose d'explorer la relation entre l'art et la réalité en reliant les trois contes à différentes périodes de la vie de l'écrivain allemand E. T. A Hoffmann, dont l'œuvre a inspiré les librettistes Jules Barbier et Michel Carré. Une opportunité aussi pour la metteuse en scène française d'interroger l'image de la féminité imposée à Stella à travers ses avatars, tous interprétés par la soprano colorature américaine Kathryn Lewek. Le ténor franco-suisse Benjamin Bernheim reprend quant à lui le rôle exigeant d'Hoffmann, qu'il avait tenu pour la première fois à l'Opéra national de Hambourg en 2021. Au pupitre de l'Orchestre philharmonique de Vienne, Marc Minkowski fait vibrer l'humour, la tragédie, l'intensité et la sensibilité d'une partition aux mélodies éternellement populaires, à l'instar de "l'air de la poupée" ou de la célébrissime barcarolle "Belle nuit, ô nuit d'amour".