Le Liban, otage du Moyen-Orient

Depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Hezbollah livre bataille contre son voisin israélien dans le sud du Liban. Cette situation pourrait s’avérer désastreuse pour les Libanais si le conflit perdurait et s’étendait. Le pays est plongé dans la crise économique la plus profonde de son histoire, depuis l’explosion du port de Beyrouth en août 2020. La population s’inquiète d’autant plus d’une guerre avec Israël que le Hezbollah, devenu depuis quelques décennies un acteur politique incontournable, enferme le Liban dans un étau. Dans ce pays où l’équilibre et la paix entre les différentes communautés religieuses relèvent d’une alchimie complexe et incertaine depuis la fin de la guerre civile en 1990, le “parti de Dieu” chiite, en grande partie financé par Téhéran, menace depuis toujours la stabilité nationale et régionale. Dotée d’une milice plus puissante que l’armée libanaise, l’organisation islamiste pèse de plus en plus lourd dans les urnes. Grâce au jeu des alliances, le Hezbollah est devenu la première force politique du pays et compte deux ministres à l’exécutif libanais. Tout gouvernement doit composer avec les véhémences du surpuissant secrétaire général chiite du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui se révèle être un partenaire gênant. Quand il ne menace pas dans ses discours le voisin israélien, qui, en retour, lui reproche d’agir pour le compte de l’Iran, il s’en prend aux États-Unis. Les Libanais vivent sous la menace perpétuelle d’une escalade militaire entre Israël et le Hezbollah, dont l’arsenal de défense continue de se renforcer.

État dans l’État 
Version actualisée d’un documentaire diffusé par ARTE en 2020, cette enquête rigoureuse analyse la situation géopolitique explosive du Moyen-Orient, et notamment l’habile montée en puissance du Hezbollah, un État dans l’État capable de paralyser les institutions libanaises. Face à l’ascension hégémonique du mouvement chiite, l’opposition s’organise. Menée par des forces issues de la société civile, elle aspire à imposer par des voies démocratiques une alternative aux conflits interreligieux qui gangrènent la région.