ARTE ReportageArgentine / Bhoutan
53 min
Disponible jusqu'au 16/12/2024
À la télévision le samedi 16 novembre à 18:35
Émission du 16/11/2024
- Version française
En Argentine, les enfants des tortionnaires de la dictature se rebellent au nom de la vérité et de la justice / Au Bhoutan, les lacs glaciaires nichés dans les montagnes himalayennes menacent de déborder.
Argentine : les gardiennes de la vérité
Un an après l'élection de Javier Milei à la présidence, l'Argentine fait face à une nouvelle crise existentielle. Le président populiste ébranle les fondations même du pays en cherchant à réécrire le récit national de la dictature militaire qui a ravagé l’Argentine de 1976 à 1983. Dans un pays où la mémoire historique demeure fragilisée par les profondes blessures laissées par la dictature, ce révisionnisme inquiète les défenseurs des droits humains. Les gardiens de cette mémoire sont plus vigilants que jamais. Un mouvement unique a émergé en Argentine : des enfants de tortionnaires sous la dictature se lèvent aux côtés des victimes pour faire éclater la vérité et obtenir justice. Ils ont choisi de rompre le silence en dénonçant les crimes perpétrés par leurs propres familles durant les années de dictature militaire. Analía Kalinec a fondé le mouvement "Historias Desobedientes" (les désobéissantes de l’Histoire), pour se battre aux côtés des victimes de la dictature. Fille d’un ancien policier condamné pour crimes contre l'humanité, Analia est déterminée à préserver la mémoire des victimes et à exposer les responsabilités individuelles des bourreaux.Le parcours d’Analía croise celui d’Ana María Careaga, enlevée à l’âge de 16 ans alors qu’elle était enceinte. Elle a été torturée pendant quatre mois par les forces du régime. Parmi ses tortionnaires se trouvait le père d’Analía Kalinec. Unies par la mémoire et la quête de justice, elles dénoncent les dangers de l'oubli et rappellent l'importance de préserver la vérité historique pour éviter la répétition des atrocités du passé. Tatiana, étudiante en histoire et figure de l’opposition estudiantine, s'est également jointe à cette lutte. Militante pour la mémoire et les droits sociaux, elle s’oppose fermement aux mesures perçues comme régressives du gouvernement de Milei et défend les droits des victimes de la dictature.
Bhoutan : le royaume vert himalayen
C’est le pays des forêts sacrées, des sommets enneigés, des moines en toges rouge et des monastères suspendus. Le Bhoutan, confetti étreint par les géants indiens et chinois, est un petit royaume himalayen presque à l’écart du monde. Aujourd'hui, le "pays du dragon tonnerre" est l’un des trois seuls Etats au monde, avec le Panama et le Suriname, à enregistrer un bilan carbone négatif. Grâce à ses forêts, qui recouvrent 70% du territoire et sont protégées par la constitution, il absorbe 3 fois plus de carbone qu'il n'en émet. Si le Bhoutan capture le CO2 grâce à ses étendues de verdure, il n’en émet pas non plus lorsqu’il s’agit de produire de l’électricité. Au Bhoutan, elle ne provient pas d’énergie fossile mais est 100% hydroélectrique. Le pays produit son électricité grâce à ses cinq barrages alimentés par l’eau des glaciers de l’Himalaya. Mais malgré ses efforts de préservation, le Bhoutan n’échappe pas aux conséquences du réchauffement climatique. Le pays, surplombé par des pics qui culminent à 7 500 mètres d'altitude, compte 700 glaciers et presque autant de lacs glaciaires. Avec la fonte des glaces, des réservoirs d'eau se créent, faisant craindre aux scientifiques des "tsunamis de montagne".
L'équipe d'ARTE Reportage a obtenu l'accord exceptionnel d'accompagner des scientifiques bhoutanais sur l'un de ces lacs qui menace de déborder. À près de 5000 mètres d'altitude, Antoine Védeilhé et Germain Baslé ont constaté le danger imminent qui plane sur le pays. Si le lac venait à déborder, des millions de mètres cubes d’eau se déverseraient dans la vallée en contrebas, engloutissant des milliers de vies sur son passage. Après avoir réussi à protéger ses forêts, le Bhoutan se penche aujourd’hui au chevet de ses montagnes. Il y a urgence : d’après le premier glaciologue du pays, la question n’est plus de savoir si les lacs glaciaires déborderont, mais quand ?
Un an après l'élection de Javier Milei à la présidence, l'Argentine fait face à une nouvelle crise existentielle. Le président populiste ébranle les fondations même du pays en cherchant à réécrire le récit national de la dictature militaire qui a ravagé l’Argentine de 1976 à 1983. Dans un pays où la mémoire historique demeure fragilisée par les profondes blessures laissées par la dictature, ce révisionnisme inquiète les défenseurs des droits humains. Les gardiens de cette mémoire sont plus vigilants que jamais. Un mouvement unique a émergé en Argentine : des enfants de tortionnaires sous la dictature se lèvent aux côtés des victimes pour faire éclater la vérité et obtenir justice. Ils ont choisi de rompre le silence en dénonçant les crimes perpétrés par leurs propres familles durant les années de dictature militaire. Analía Kalinec a fondé le mouvement "Historias Desobedientes" (les désobéissantes de l’Histoire), pour se battre aux côtés des victimes de la dictature. Fille d’un ancien policier condamné pour crimes contre l'humanité, Analia est déterminée à préserver la mémoire des victimes et à exposer les responsabilités individuelles des bourreaux.Le parcours d’Analía croise celui d’Ana María Careaga, enlevée à l’âge de 16 ans alors qu’elle était enceinte. Elle a été torturée pendant quatre mois par les forces du régime. Parmi ses tortionnaires se trouvait le père d’Analía Kalinec. Unies par la mémoire et la quête de justice, elles dénoncent les dangers de l'oubli et rappellent l'importance de préserver la vérité historique pour éviter la répétition des atrocités du passé. Tatiana, étudiante en histoire et figure de l’opposition estudiantine, s'est également jointe à cette lutte. Militante pour la mémoire et les droits sociaux, elle s’oppose fermement aux mesures perçues comme régressives du gouvernement de Milei et défend les droits des victimes de la dictature.
Bhoutan : le royaume vert himalayen
C’est le pays des forêts sacrées, des sommets enneigés, des moines en toges rouge et des monastères suspendus. Le Bhoutan, confetti étreint par les géants indiens et chinois, est un petit royaume himalayen presque à l’écart du monde. Aujourd'hui, le "pays du dragon tonnerre" est l’un des trois seuls Etats au monde, avec le Panama et le Suriname, à enregistrer un bilan carbone négatif. Grâce à ses forêts, qui recouvrent 70% du territoire et sont protégées par la constitution, il absorbe 3 fois plus de carbone qu'il n'en émet. Si le Bhoutan capture le CO2 grâce à ses étendues de verdure, il n’en émet pas non plus lorsqu’il s’agit de produire de l’électricité. Au Bhoutan, elle ne provient pas d’énergie fossile mais est 100% hydroélectrique. Le pays produit son électricité grâce à ses cinq barrages alimentés par l’eau des glaciers de l’Himalaya. Mais malgré ses efforts de préservation, le Bhoutan n’échappe pas aux conséquences du réchauffement climatique. Le pays, surplombé par des pics qui culminent à 7 500 mètres d'altitude, compte 700 glaciers et presque autant de lacs glaciaires. Avec la fonte des glaces, des réservoirs d'eau se créent, faisant craindre aux scientifiques des "tsunamis de montagne".
L'équipe d'ARTE Reportage a obtenu l'accord exceptionnel d'accompagner des scientifiques bhoutanais sur l'un de ces lacs qui menace de déborder. À près de 5000 mètres d'altitude, Antoine Védeilhé et Germain Baslé ont constaté le danger imminent qui plane sur le pays. Si le lac venait à déborder, des millions de mètres cubes d’eau se déverseraient dans la vallée en contrebas, engloutissant des milliers de vies sur son passage. Après avoir réussi à protéger ses forêts, le Bhoutan se penche aujourd’hui au chevet de ses montagnes. Il y a urgence : d’après le premier glaciologue du pays, la question n’est plus de savoir si les lacs glaciaires déborderont, mais quand ?
Pays
France
Année
2024