ARTE ReportageLiban / Gaza / Kenya
52 min
Disponible jusqu'au 28/10/2024
À la télévision le samedi 28 septembre à 18:35
Émission du 28/09/2024
- Version française
Les combats entre Israël et le Hezbollah bouleversent la vie des villageois à la frontière sud du Liban / Un an de guerre à Gaza : le carnet de bord du journaliste gazaoui Rami Abou Jamous / Au Kenya sévit une nouvelle espèce agressive de moustique, ennemi numéro un des autorités sanitaires.
Liban : la guerre sans nom
Dans un ancien hôtel à l’abandon, à quelques kilomètres au nord de Nabatiyeh, connue pour être un bastion du Hezbollah, une soixantaine de familles chiites a trouvé refuge. Toutes viennent des villages proches de la frontière avec Israël. Depuis octobre 2023, leurs maisons, leurs champs, leurs oliveraies sont devenus, au fil des mois, des “no man's land” à cause des échanges de tirs quotidiens entre le Hezbollah et l’armée israélienne. Et ce qui devait être un déplacement temporaire, le temps de se mettre à l’abri, s’éternise. Dans le décor surréaliste, désuet et décrépi de l'hôtel Montana, 260 personnes vivent dans la peur d’une guerre qui ne porte pas de nom et dont ils sont les premiers déplacés… Une drôle de guerre que personne n’a déclarée, dont tout le monde craint l’escalade et dont personne ne voit la fin. Narjess, une jeune fille qui rêve de reprendre l’école, Mahmoud, un ancien garagiste qui essaye de faire fonctionner l’hôtel, Ali, un jeune bodybuilder qui se prépare à la guerre ou encore Manahel, une veuve qui espère retrouver ses bougainvilliers… Tous racontent cet exil forcé qui dure depuis plus d’un an. En leur compagnie, Wissam Charaf et Sylvain Lepetit évoquent aussi quatre décennies émaillées de conflits avec Israël, dont les villages sur la frontière sont les premières victimes. Alors que pour les enfants, c’est la première guerre, les déplacés les plus âgés ont connu l’invasion israélienne de 1982, l’occupation puis la guerre dite de libération du Hezbollah, le retrait israélien de l’an 2000 puis la guerre de l’été 2006. La vie de ces villageois à l’hôtel Montana, loin de leurs terres, s’assimile à une métaphore du Liban, celle d’un pays qui aurait pu être prospère, heureux ou sans histoires, mais qui vit en permanence balloté dans l’attente du prochain conflit.
Gaza : un an de survie
"Gaza. Vie" est le nom du groupe Whatsapp alimenté par Rami Abou Jamous depuis des années. Le 7 octobre 2023, ce lien avec Rami, journaliste vivant à Gaza, s’est transformé en ligne de vie. Une source d’information, mais aussi un journal de bord, celui d’un Gazaoui déplacé, avec son fils Walid, deux ans et demi au moment du déclenchement de la guerre. Rami, parfaitement francophone, a choisi, dès le début, de préserver l’innocence de son enfant, de lui inventer un monde parallèle, malgré la guerre, les privations et les dangers. Comme dans le film "La vie est belle" de Roberto Benigni, Rami réécrit l’histoire au jour le jour sous forme de fable pour Walid. Nathalie Georges, journaliste pour ARTE Reportage, a rencontré Rami à Gaza en 2022. C’était – pour tout journaliste francophone arrivant sur ce territoire - un contact essentiel. Depuis le 7 octobre 2023, le territoire est interdit aux journalistes étrangers. Mais grâce à son amitié avec Rami, elle a pu retracer ces douze mois de guerre à Gaza, à l’échelle de ce journaliste gazaoui et de sa famille.
Kenya : l’offensive des moustiques
Au Kenya, des scientifiques sont en guerre contre les moustiques. Après des décennies de lutte contre le paludisme, qui tue encore plus de 600 000 personnes chaque année, ces insectes semblent sur le point de gagner la bataille. Pour survivre, ils se sont adaptés aux outils mis en place pour protéger les populations. Ils ont développé une résistance aux insecticides classiques et s’adaptent très bien aux conditions climatiques et environnementales. Détail insolite : ils piquent aussi le jour, rendant caduque l’utilisation des moustiquaires.
Mais surtout, un nouveau moustique originaire d’Asie du Sud, l’Anopheles stephensi, porteur des deux souches les plus mortelles de parasites, alarme les spécialistes. Dangereux pour les humains, il commence à sévir au Kenya. Présent depuis quelques années à Djibouti et en Ethiopie, l’espèce, particulièrement résistante et invasive, fait des ravages dans des zones qui jusque-là, avaient éradiqué le paludisme. Détecté au nord du Kenya, ce moustique menace aujourd’hui des populations qui n’avaient jamais été confrontées à la malaria.
Dans un ancien hôtel à l’abandon, à quelques kilomètres au nord de Nabatiyeh, connue pour être un bastion du Hezbollah, une soixantaine de familles chiites a trouvé refuge. Toutes viennent des villages proches de la frontière avec Israël. Depuis octobre 2023, leurs maisons, leurs champs, leurs oliveraies sont devenus, au fil des mois, des “no man's land” à cause des échanges de tirs quotidiens entre le Hezbollah et l’armée israélienne. Et ce qui devait être un déplacement temporaire, le temps de se mettre à l’abri, s’éternise. Dans le décor surréaliste, désuet et décrépi de l'hôtel Montana, 260 personnes vivent dans la peur d’une guerre qui ne porte pas de nom et dont ils sont les premiers déplacés… Une drôle de guerre que personne n’a déclarée, dont tout le monde craint l’escalade et dont personne ne voit la fin. Narjess, une jeune fille qui rêve de reprendre l’école, Mahmoud, un ancien garagiste qui essaye de faire fonctionner l’hôtel, Ali, un jeune bodybuilder qui se prépare à la guerre ou encore Manahel, une veuve qui espère retrouver ses bougainvilliers… Tous racontent cet exil forcé qui dure depuis plus d’un an. En leur compagnie, Wissam Charaf et Sylvain Lepetit évoquent aussi quatre décennies émaillées de conflits avec Israël, dont les villages sur la frontière sont les premières victimes. Alors que pour les enfants, c’est la première guerre, les déplacés les plus âgés ont connu l’invasion israélienne de 1982, l’occupation puis la guerre dite de libération du Hezbollah, le retrait israélien de l’an 2000 puis la guerre de l’été 2006. La vie de ces villageois à l’hôtel Montana, loin de leurs terres, s’assimile à une métaphore du Liban, celle d’un pays qui aurait pu être prospère, heureux ou sans histoires, mais qui vit en permanence balloté dans l’attente du prochain conflit.
Gaza : un an de survie
"Gaza. Vie" est le nom du groupe Whatsapp alimenté par Rami Abou Jamous depuis des années. Le 7 octobre 2023, ce lien avec Rami, journaliste vivant à Gaza, s’est transformé en ligne de vie. Une source d’information, mais aussi un journal de bord, celui d’un Gazaoui déplacé, avec son fils Walid, deux ans et demi au moment du déclenchement de la guerre. Rami, parfaitement francophone, a choisi, dès le début, de préserver l’innocence de son enfant, de lui inventer un monde parallèle, malgré la guerre, les privations et les dangers. Comme dans le film "La vie est belle" de Roberto Benigni, Rami réécrit l’histoire au jour le jour sous forme de fable pour Walid. Nathalie Georges, journaliste pour ARTE Reportage, a rencontré Rami à Gaza en 2022. C’était – pour tout journaliste francophone arrivant sur ce territoire - un contact essentiel. Depuis le 7 octobre 2023, le territoire est interdit aux journalistes étrangers. Mais grâce à son amitié avec Rami, elle a pu retracer ces douze mois de guerre à Gaza, à l’échelle de ce journaliste gazaoui et de sa famille.
Kenya : l’offensive des moustiques
Au Kenya, des scientifiques sont en guerre contre les moustiques. Après des décennies de lutte contre le paludisme, qui tue encore plus de 600 000 personnes chaque année, ces insectes semblent sur le point de gagner la bataille. Pour survivre, ils se sont adaptés aux outils mis en place pour protéger les populations. Ils ont développé une résistance aux insecticides classiques et s’adaptent très bien aux conditions climatiques et environnementales. Détail insolite : ils piquent aussi le jour, rendant caduque l’utilisation des moustiquaires.
Mais surtout, un nouveau moustique originaire d’Asie du Sud, l’Anopheles stephensi, porteur des deux souches les plus mortelles de parasites, alarme les spécialistes. Dangereux pour les humains, il commence à sévir au Kenya. Présent depuis quelques années à Djibouti et en Ethiopie, l’espèce, particulièrement résistante et invasive, fait des ravages dans des zones qui jusque-là, avaient éradiqué le paludisme. Détecté au nord du Kenya, ce moustique menace aujourd’hui des populations qui n’avaient jamais été confrontées à la malaria.
Pays
France
Année
2024
